L’idée novatrice du projet route électrique de l’ECAM-EPMI consiste à effectuer l’alimentation en énergie d’un véhicule électrique pendant le trajet par un système à induction magnétique et finaliser la recharge de ses batteries au niveau des arrêts (feu rouge, parking…). Cette révolution technologique dans le transfert de l’énergie provient des travaux développés sur la plateforme TESLA de l’ECAM-EPMI et au département énergie de Supélec dans le domaine de l’électronique de puissance appliqué au magnétisme.
Le principal handicap du véhicule électrique est son manque d’autonomie. Transférer en permanence l’énergie nécessaire à la progression d’un véhicule, depuis la route vers le véhicule en mouvement, résoudrait complètement le problème.
Idéalement, chaque route devrait être équipée d’un dispositif assurant le transfert d’énergie sur toute sa longueur. Nous parlerons de « route électrique ». Une « petite » batterie serait suffisante à bord des véhicules pour les tronçons de route non équipés ou en panne.
Différents moyens sont envisageables pour transférer de l’énergie à distance en évitant tout contact glissant (peu fiable, inesthétique, voire dangereux).
« Nous nous sommes concentrés sur le couplage magnétique qui nous est apparu comme le plus efficace. »
Le principe semble évident a priori : il s’agit de noyer des bobines dans le revêtement des routes, sur toute leur longueur ou à distance, de les alimenter les unes après les autres par un courant à une fréquence de 50 à 100 kHz, de récupérer l’énergie au moyen d’une bobine embarquée dans chaque véhicule.
« Dans le cadre de ce projet, nous avons recherché divers principes de conversion exploitables entre le réseau d’alimentation de la route et le bus continu embarqué dans chaque véhicule. »
Le projet de « Route Électrique » est une alternative porteuse d’avenir, au déploiement de bornes de recharge électrique dont on sait aujourd’hui qu’elles ne pourront pas répondre aux enjeux d’un déploiement massif des véhicules électriques. Et les impacts de ces recherches sont potentiellement majeurs en termes de réduction des consommations énergétiques, de diminution de la pollution, d’amélioration de la conduite, de désengorgement des villes…, en intégrant non seulement l’automobile, mais tout véhicule terrestre (autobus, trains…) à terme. Les travaux de recherche d’ECAM-EPMI dans ce domaine sont menés en collaboration avec Renault, PSA, Supélec et le Massachusetts Institute of Technology (MIT).
